TELECOMMUNICATIONS ET COMPETITIVITE
Alain Rallet

Si l'on envisage les rapports qu'entretiennent l'évolution des télécommunications et celle de la compétitivité dans l'entreprise, il convient tout d'abord de lever un certain nombre d'ambiguïtés terminologiques.

Trois situations peuvent ensuite être étudiées, selon que l'on accorde aux télécommunications un rôle neutre, passif ou actif.

Le talent de chaque entreprise, la nature du secteur d'activité et l'état de la concurrence déterminent une grande variété d'utilisation des TI & C (Technologies d'Information et de Communication).

TELECOMMUNICATIONS AND COMPETITIVENESS 
Alain Rallet .

In looking at the relationship between the development of telecommunications and that of competitiveness in firms, we should firstly clear a number of terminological ambigui ties. Three situations can then be studied, according to whether we consider telecommuni cations as having a passive, active, or neutral role.

The talents of each firm, the nature of the industry and state of competition all determine a wide variety of uses for information and communication technologies.

COUTS DE TRANSACTION ET IMPACT ORGANISATIONNEL DES TECHNO LOGIES D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION

Eric Brousseau

Issue des travaux de Coase et de Williamson, la théorie des coûts de transaction éclaire les choix des agents économiques en matière d'arrangements contractuels et organisationnels. Or les technologies de l'information et de la communication (TI & C) affectent l'environnement informationnel des agents et la nature de leur rationalité qui sont des détermi nants essentiels du niveau des coûts de transaction. Un certain nombre de travaux ont donc utilisé la problématique des coûts de transaction afin de mieux appréhender les conséquences organisationnelles de la diffusion des TI & C. Deux thèses principales s'opposent. La première conclut à une efficacité accrue des marchés et, par conséquent, à la disparition des grandes organisations. La seconde constate, au contraire, un renforcement de l'efficacité interne des firmes et prévoit une intensification des mouvements de concentration au sein du système productif.

Une revue critique de ces travaux permet de mettre au jour certaines de leurs faiblesses. Elles expliquent pour une large part le caractère contradictoire de leurs conclusions. Cela nous conduit à proposer des pistes de réflexion en vue d'une meilleure appréhension de l'impact organisationnel des TI & C. Plutôt que vers « plus de marché » ou « plus de hiérarchie », il semble qu'on voie simultanément apparaître des marchés et des hiérarchiesplus « contrôlés » et plus « rationalisés ». Encore convient-il de relativiser ce type de conclusion car les TI & C ne peuvent pas, pour des raisons à la fois techniques, écono miques et stratégiques, devenir le support de tous les rapports entre agents économiques.

TRANSACTION COSTS AND ORGANIZATIONAL IMPACT 0F INFORMATION AND COMMUNICATION TECHNOLOGIES

Eric Brousseau

The theory of transaction Coasts, a product of Coase and Williamson's work, hightlights economic agent's choices with regard to contractual and organiziational agreements. Infor mation and communication technologies (I & CT) affect agents international environment and rationality, essential determinants of the level of transaction costs. A number of works have thus used the problematics of transaction costs in order the better apprehend the orga nizational consequences of the diffusion of I & CT. Two main arguments oppose each other. The first concludes that markets are increasingly effective and second, on the contra ry, notes a strengthening of the internal efficiency of firms and predicts an intensification of integration within the productive system.

A critical review of these works allows for the revision of certain weaknesses which ex plain to a large extent the contradictory character of their conclusions. This leads as to sug gest avenues of tought in view of a better understanding of the organizational impact of I & CT. Rather than « more markets » or « more hierarchy » it seems that more « controlled » and « rationalized » hierarchies and markets are appearing simultaneously. Yet we should relativize this type of conclusion for I & CT cannot, for technical, economic and strategic reasons, become the medium of all the relationships between economic agents.

LES MESSAGERIES PROFESSIONNELLES EN SURSIS ?

Dominique Boullier

A l'exception des entreprises à culture informatique d'origine (IBM, HP, etc.), le déve loppement des messageries professionnelles n'est pas aussi irrésistible qu'on pourrait le penser. Les contraintes du formatage des données et de la saisie clavier-écran rendent tout modèle convivial difficile à maintenir face aux autres médias (téléphone et fax). A l'oppo sé, un modèle strictement fonctionnel se trouve mieux satisfait par l'EDI. Quelle niche reste- t-il pour les messageries et quelles sont leurs conditions de développement ?

A partir d'une étude exhaustive récente des applications existantes en France dans deux secteurs professionnels : le transport et la santé, nous établissons ce diagnostic en nous appuyant sur des exemples précis recueillis en entreprise.

PROFESSIONAL MESSAGING ON DEFERMENT ?

Dominique Boullier

With the exception of firms with a basic computing culture (IBM, HP, etc.), the development of professional message systems is not as irresistible as one might think.

Constraints like formatting and entering data make user-friendly models difficult to maintain compared to other media (eg. telephone and fax). On the other hand, a strictly functional model is better satisfied by EDI. What niche remains for messaging and what are the conditions of its development ?

This diagnosis is based on a recent exhaustive study of existing applications in France in two professional sectors, transport and health.

EDI ET LE CHANTIER DE LA NOUVELLE ENTREPRISE

Anne Mayere, Marie-Christine Monnoyer

Dans cet article nous proposons de considérer l'EDI (« Electronic Data Interchange » ou « Echange de données informatisées ») non pas tant en lui-même, que comme un des « chantiers » à partir desquels s'expénmentent et se cherchent de nouveaux modèles d'entreprises et d'organisation du travail, au sein et entre les entreprises. Les évolutions que tente de fédérer le « projet EDI » sont en bonne part empiriques, pragmatiques, faites de tâtonnements, parfois de « régressions », introduisant des décalages au regard d'autres trans formations. C'est à partir de l'observation de ces orientations, tâtonnements et décalages que sont formulées des hypothèses :
- sur la façon dont s'élabore ce que l'on peut désigner globalement comme un nouveau modèle industriel ;
- et sur les contradictions ou les limites repérables entre les priorités ou les dimensions concernées, les unes et les autres soulignant le caractère encore inachevé des évolutions en cours.

EDI AND THE CREATION 0F THE NEW ENTERPRISE

Anne Mayere, Marie-Christine Monnoyer

In this article we propose looking, not at EDI (Electronic Data Interchange) as such, but at EDI as a « building site » from which new models of the firm and management are being sought and experimented, within and between firms. Developments which the « EDI project » aim to federate are mostly empirical, pragmatic, resulting from trial and error, sometimes from « regression », and introducing discrepancies in relation to other transformations. It is form the observation of these adjustements, experiments and dis crepancies that hypotheses are formulated on :

- the way in which what can globally be called a new industrial model, is formulated, and

- the contradictions or locatable limits between the relevant priorities or dimensions, all of which highlight, the unfinished character of the developments underway.